SETIF.INFO

Accueil > Setif.info (1999-2021) > Reportages

Affaire à rebondissements des magistrats arrêtés (suite)

lundi 12 novembre 2012, , article écrit par A Nedjar.Sétif info et publié par A. Nedjar


Scandale ou complot, lieu de « délices », le bungalow 33 ne livre pas tous ses secrets.

Ce qui ne pouvait s’apparenter au préalable qu’à une simple descente de police, est en train de se transformer en un véritable scandale à rebondissements. En touchant des magistrats de hauts rangs, sans le savoir et sans le vouloir, les enquêteurs étaient loin de se douter un instant qu’ ils allaient poser le doigt sur le bouton d’une véritable bombe dont l’explosion a provoqué une onde de choc qui s’est propagée au delà des limites des wilaya de l’Ouest, pour atterrir dans les mains des cercles de certaines hiérarchies qui se trouvent maintenant très embarrassées.

Qu’ en est-il exactement de cette affaire ? A peine ouvert, ce feuilleton juridico-policier, connait une accélération forte au point où les personnes impliquées, se livrent déjà à des spéculations et à une véritable contre offensive ,se considérant victimes de vengeances et d’un complot hourdi de toutes pièces par des parties obscures, pour les confondre.

Retour sur l’événement. Contrairement à ce que nous avions écrit au regard des informations qui nous étaient parvenues à chaud, les mis en cause n’ont pas été arrêtés par la police dans une boite de nuit mais dans le fameux bungalow 33 du complexe touristique Nabil, sur la plage Madrid de Rechgoun, à Béni-Saf. C’est à la suite de la dénonciation d’une entremetteuse qui alimentait le groupe en filles de joie depuis son réseau de prostituées, que les éléments de la gendarmerie firent irruption dans ce « nid » ,sans connaitre les véritables identités des occupants.

Selon la gendarmerie, « ses éléments ont agi sur la base d’informations fournies par une entremetteuse faisant état de soirées régulières avec des filles de mœurs légères au dit bungalow et que plusieurs autres occupants des lieux se sont plaints de nuisances nocturnes ».

Et d’ajouter que « l’identité des occupants n’a été connue qu’après leur arrestation », tout en précisant « qu’une fois leurs identités et professions établies, le commandant de groupement de la gendarmerie de Aïn Temouchent , a aussitôt informé le procureur général de la cour de Sidi Bel Abbès ,territorialement compétent, qui ordonné à son tour la poursuite de l’enquête et l’audition de toutes les personnes arrêtées ».

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’entremetteuse a reconnu qu’elle n’était pas à sa première « livraison » ,mais qu’à maintes reprises, elle avait alimenté ce groupe de personnes en filles dans ce même bungalow contre de fortes sommes d’argent.

Ainsi, les enquêteurs déclarent « n’avoir enfreint aucune procédure dans l’arrestation des mis en cause » comme le crient maintenant ces derniers. L’inspecteur général du ministère de la Justice a été d’ailleurs dépêché en urgence sur les lieux pour entendre en présence du commandant de groupement de gendarmerie, tous les magistrats pris en flagrant délit.

Selon différentes sources, parmi les magistrats arrêtés, figure un juge d’instruction qui a instruit deux grandes affaires qui avaient secoué la wilaya de Tlemcen. Il y a d’abord l’affaire de l’entrepreneur dit " El-Hacha" qui aurait agi avec la bénédiction de plusieurs complicités dont certaines, dit-on, de hauts placés et celle de l’ex-chef de sûreté de wilaya de Tlemcen, mis en cause dans une affaire de trafic de stupéfiants et dont l’affaire devra être réexaminée prochainement par la cour de Bouira.

Cette affaire a quitté maintenant la sphère locale pour ne pas risquer d’être étouffée puisque le Général,commandant de la gendarmerie nationale suit en personne son l’évolution afin « que les gendarmes qui ont procédé à cette arrestation ne subissent aucune forme de pression ».

Tous comme ce qui se passe partout ailleurs dans le monde ,ces réunions ou rencontres privées, arrosées le plus souvent, existent aussi chez nous sans nul doute. Nous avons nous aussi nos Berlusconi, nos DSK, nos Bill Clinton et même nos Zahya, filles de joie, mineures.

Ce qui est intolérable, c’est d’abord la qualité des mis en cause qui pouvaient se faire plus discrets mais surtout, et sans vouloir cautionner l’action, on aurait sans doute pu éviter la présence de mineurs , eux qui ont pour mission de défendre la morale, les mœurs et la société en général et de lutter contre toutes formes de dépravations. Nous ne pouvons donc souscrire lorsqu’on parle d’outrepassement ou de non respect de la procédure de perquisition et de complot. Les faits sont là (Comme le soutiendrait un procureur).

La justice doit être égale pour tous. C’est tous le pays qui tourne le regard et qui tend son oreille maintenant vers cette affaire aux retombées multiples.


A Nedjar.Sétif info

Dans la même rubrique