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840 000 Algériens ont quitté le pays depuis 1999

lundi 22 septembre 2014, par Liberté


Ils n’étaient que 110 000 à avoir quitté le pays durant “la décennie noire” en raison des violences terroristes, selon les chiffres du think tank américain Pew Research Center. Une saignée.

Le nombre d’Algériens installés à l’étranger a atteint un chiffre record depuis le début des années 2000, qui coïncide avec l’arrivée au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika, une période marquant le début de la fin du terrorisme. En effet, alors que le nombre d’Algériens ayant fui le pays durant les années de terrorisme (1990-2000) est estimé à 110 000 environ, ils sont plus de 800 000 à l’avoir également quitté depuis 1999. Ainsi, les violences généralisées n’ont pas fait fuir les Algériens, c’est bien après que le flux migratoire s’est développé. Reprenant les chiffres rapportés par le think tank américain Pew Research Center, qui se base sur les données de l’Office de la migration internationale des Nations unies, le Huffington Post Algérie a rapporté, hier, que le nombre d’Algériens vivant à l’étranger est passé de 1 040 000 en 2000 à 1 710 000 en 2010 pour s’établir à 1 770 000 en 2013. Elles étaient 930 000 personnes, nées en Algérie, à vivre à l’étranger en 1990, ajoute la même source. C’est à croire que ces chiffres sont la confirmation que “la décennie noire” n’aura été que le début d’un nouveau grand flux migratoire des Algériens, qui s’est poursuivi dans les années 2000. Ainsi, et contre toute attente, c’est au cours de ces années où le calme est revenu progressivement en Algérie, qui jouissait d’une aisance financière sans précédent, que le mouvement d’expatriation a pris un essor considérable. En effet, durant cette période dite de “réconciliation” ou de “paix relative” sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika, 670 000 nouveaux expatriés algériens se sont rendus en Europe, en France notamment, ou en Amérique du Nord (Canada).
Entre 2010 et 2013, ce sont 60 000 nouveaux expatriés qui ont été enregistrés. Même si les données fournies par l’Office de la migration internationale des Nations unies ne donnent pas de détails sur le profil des expatriés, il ne fait aucun doute que les deux dernières décennies ont été celles d’une hémorragie subie par l’encadrement et les élites universitaires. Cela est confirmé par le tableau des migrations qui indique que l’Algérie a perdu durant cette période une grande partie des cadres formés dans les universités du pays durant les décennies 1970 et 1980. La France représente la principale destination des Algériens qui font partie des 2 780 000 migrants maghrébins à s’être établis en France entre 1990 et 2013. Sur les 1 770 000 Algériens vivant à l’étranger, 1 460 000, soit 82%, se trouvent en France. À signaler aussi que les Algériens s’installent également dans les pays voisins. Les chiffres indiquent que 20 000 se sont établis au Maroc et 10 000 en Tunisie, entre 1990 et 2013.
Ils représentent les communautés d’étrangers les plus nombreuses dans les deux pays.
L’inverse est beaucoup moins important, puisque le nombre de Marocains vivant en Algérie est inférieur à 10 000 et celui des Tunisiens ne dépasserait pas les 1 000. En revanche, l’Algérie accueille un nombre conséquent de réfugiés, notamment des Sahraouis, estimés à 100 000 environ. Ils sont suivis par les Palestiniens (60 000) et les Somaliens (20 000).
Le nombre total d’immigrés vivant en Algérie est estimé à 270 000. Ces statistiques ne tiennent pas compte des Subsahariens, notamment les Maliens et les Nigériens, ni des Syriens qui ont massivement quitté leur pays et trouvé refuge en Algérie ces dernières années.

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