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Capitale économique du pays : Sétif et Oran se disputent le statut

mardi 1er décembre 2015, par Le Temps d’Algérie


De plus en plus de voix appellent à désengorger Alger et trouver d’autres villes qui pourraient servir de capitale économique du pays. Pour faire un tel choix, les noms de deux villes : l’une à l’Est et l’autre à l’Ouest s’imposent.
Pour départager les deux métropoles les plus en vue qui sont Oran et Sétif, sans toutefois exclure d’autres qui ont le potentiel de se joindre à la course, nous avons contacté l’expert en économie Abdelmalek Serraï. « Chacune des deux villes a son atout et ses faiblesses", a-t-il annoncé d’emblée.
« Oran est une ville méditerranéenne, pas loin de l’Espagne, qui dispose d’infrastructures portuaire, aéroportuaire, ferroviaire et routière. Des atouts qui s’ajoutent au fait que cette ville offre une ouverture sociologique qu’on ne trouve pas ailleurs dans le pays », a-t-il expliqué en attestant que « les Oranais sont de bons vivants en mesure d’accueillir des touristes comme nulle part ailleurs en Algérie ».
Ceci dit, argue-t-il, l’actuelle capitale de l’Ouest n’est géographiquement pas la plus indiquée pour un tel statut, étant donné qu’elle n’est pas au centre du pays. De ce fait, il ne sera pas aisé pour les opérateurs de l’est du pays (Annaba ou autres) de faire des déplacements de presque 1000 km pour rallier leur capitale économique. En exposant les points forts et les points faibles d’Oran, Serraï met en avant les avantages et les inconvénients dont dispose sa future rivale, Sétif.
La capitale des Hauts-Plateaux peut bien assumer son rôle de capitale économique, estime-t-il.
« Sétif serait une bonne candidate pour faire foi de capitale économique de l’Algérie. Elle dispose d’une situation géographique que je qualifie de parfaite. » Outre son activité dynamique, elle est le relais entre plusieurs wilayas de l’est et du centre du pays".
A ces atouts, s’ajoute le fait qu’elle dispose de terrains plats qui faciliteraient une extension rapide de son industrie et son agriculture.
Par sa composition sociologique, elle est, contrairement à ce qu’on avance, la deuxième wilaya la plus peuplée de l’Algérie. Une population répartie sur plusieurs groupes culturels et linguistiques. « Dans la wilaya de Sétif, vous trouvez une population kabyle au nord, arabophone au sud et chaouie à l’est », a-t-il fait remarquer. D’ailleurs, elle a été, selon l’économiste, choisie par la rencontre des chefs d’Etat réunis à Copenhague comme étant un « modèle de développement humain pour la région Afrique du Nord ».
Seul bémol pour Sétif, il s’agit d’une wilaya qui ne dispose pas d’un littoral. Pour pallier cet handicap, Serraï propose de faire des ouvertures sur les wilayas de Béjaïa et Jijel.
Pour parvenir à doter l’Algérie d’une capitale économique, il faudrait une volonté politique et une redéfinition des wilayas qui s’appuierait non pas sur des considérations administratives, mais plutôt sur des paramètres naturels. Ainsi, une mise en application du plan d’aménagement du territoire va à ce moment-là s’imposer.

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