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Algérie : 22 morts et 47 blessés à Ben Aknoun et Hydra

mercredi 12 décembre 2007, , article écrit par La Tribune et publié par La rédaction


22 morts et 47 blessés, tel est le bilan des deux attentats d’hier, qui viennent allonger la liste déjà trop longue des victimes d’un terrorisme aveugle qui continue à cibler les Algériens. Deux quartiers de la capitale, à savoir Ben Aknoun et Hydra, ont été ébranlés par deux attentats à la bombe. Les cibles ne sont autres que le nouveau siège du Conseil constitutionnel et celui de la représentation de l’ONU en Algérie. L’élan de solidarité, comme d’habitude, a été exemplaire. Corps médical et citoyens n’ont pas ménagé leurs efforts pour secourir les victimes. Les hôpitaux n’avaient pas lancé leur appel au don de sang que déjà les donneurs affluaient en grand nombre dans les centres hospitaliers. Un élan dont font preuve les Algériens à chaque fois qu’ils sont meurtris par ces crimes sanguinaires. Le GSPC, commanditaire des attentats, selon les déclarations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni, n’a pas hésité à frapper les Algériens la veille d’une fête religieuse, en l’occurrence l’Aïd El Adha. Un camion-citerne et une voiture piégée ont commis le forfait des assassins qui, une fois de plus, cherchent à saper le moral des Algériens, à freiner les efforts du développement et à isoler le pays, en tentant de faire fuir les investisseurs étrangers. Au chevet des malades à l’hôpital de Beni Messous, le chef du gouvernement a déclaré à juste titre que « rien ne peut justifier le crime », en soutenant que « les 2 attentats ont visé des innocents. Des étudiants, des écoliers sont parmi les victimes. Rien ne peut justifier le crime ». Unanimes, les partis politiques n’ont pas manqué de blâmer les criminels sanguinaires. Faisant écho à la condamnation de ces attentats par le gouvernement, ils n’ont pas hésité à les qualifier d’« ignobles, lâches et barbares ».
La communauté internationale, qui a bien assimilé la leçon des attentats de New York, de Madrid, ou encore ceux de Londres, n’a pas manqué de condamner immédiatement et sans appel ces forfaits abjects, tout en affirmant sa détermination à œuvrer aux côtés de l’Algérie à éradiquer ce fléau qui menace la paix et la stabilité de toute la planète. Le temps où ces crimes odieux trouvaient des relais et justicatifs extérieurs est bel et bien révolu.

Un attentat à l’explosif contre le Conseil constitutionnel

Le terrorisme s’attaque à nouveau aux édifices publics. Il choisit une date historique pour semer l’inquiétude et le désarroi. Le 11 décembre 2007, rue du « 11 Décembre 1960 », dans la localité d’El Biar à Alger, un attentat meurtrier à la voiture piégée ébranle tout Alger et même l’Algérie. L’explosion a été entendue à des kilomètres à la ronde. « Non, ça ne peut être qu’une bombe. Nous sommes le 11 du mois. Ça doit être le fait d’Al Qaïda », insiste un homme qui refuse de croire à une simple explosion de gaz. L’homme a raison. Il s’agit d’un attentat à l’explosif qui vise le nouveau siège du Conseil constitutionnel, non loin de la Cour suprême. L’explosion a eu lieu à 9h45mn, faisant beaucoup de morts et de blessés dont des étudiants et des enfants. La puissance de la déflagration a causé des dégâts sur un périmètre de pas moins de 400 mètres. Toute la partie gauche de la façade du Conseil constitutionnel a été touchée. Aucun étage n’a été épargné. Difficile d’imaginer le sort des personnes qui se trouvaient à l’intérieur au moment de l’explosion. Elles devaient sans doute être violemment projetées par le souffle de la déflagration et complètement déchiquetées. Celles qui se trouvaient à l’extérieur -des agents de sécurité, des chauffeurs…et des personnes de passage- étaient grièvement atteintes. Certaines ont péri, d’autres grièvement blessées et d’autres complètement traumatisées. « Je n’arrive pas à croire que je suis encore en vie. C’était un vrai cauchemar. Il y avait le plafond qui tombait sur nos têtes, des morceaux de pierres, des débris de verre, une grande bousculade…des cris, des pleurs…j’ai vraiment vu la mort », témoigne une employée du ministère de la Justice, présente à un séminaire sur la justice des mineurs, prévu le matin au siège de la Résidence des juges, situé juste en face du Conseil constitutionnel. « Je pensais que la bombe avait explosé dans l’enceinte même de la Résidence des juges tellement elle était de forte intensité », affirme une photographe de presse venue pour la couverture du séminaire. Son collègue journaliste a les mains pleines de sang. Il ne trouve pas de mots pour s’exprimer sur ce qu’il vient de subir. « On dit qu’ils avaient déposé la bombe dans le parking du siège du Conseil constitutionnel », dit-il étourdi. « Il y avait des étudiants dans le COUS [bus de transport des étudiants]. Je les ai vus de mes propres yeux…Les pauvres malheureux ! » lance une femme. Selon des témoignages recueillis sur place, une voiture express, de couleur blanche, est venue en vitesse pour se projeter sur l’entrée du Conseil constitutionnel :
« C’était une express blanche. Elle a pourtant emprunté le sens interdit. La voiture a été bloquée par les deux bus des étudiants…Simple coïncidence ! » Selon un étudiant, « le premier bus, transformé en une masse de ferraille, était vide. Il n’y avait que le chauffeur à l’intérieur. Le bus était en panne. » Le chauffeur de bus était grièvement blessé, affirme l’étudiant, mais si l’on juge par l’état du bus, on serait tenté de dire que le chauffeur est décédé sur le coup. Le deuxième bus, poursuit notre témoin, contenait des étudiants. Ces derniers étaient seulement blessés par les débris de verre provoqués par la déflagration. Selon d’autres personnes, la bombe était déposée à l’intérieur même du premier bus qui s’est garé devant le siège du Conseil constitutionnel. Ce sont, en tous cas, les premières rumeurs qui ont circulé sur place. Au centre commercial, les propriétaires des magasins ont la mine défaite. Les devantures de leur boutique sont toutes détruites. « C’est une camionnette blanche. La bombe a été actionnée à partir d’un téléphone portable. C’est pour cela qu’ils ont coupé le réseau téléphonique », dit un commerçant. Chacun y va de sa version, mais personne ne détient la vérité sauf peut-être les agents de la police scientifique et les officiels qui se sont abstenus de faire la moindre déclaration. Les policiers en faction n’ont pas facilité le travail des journalistes pour connaître les circonstances du drame. Ils étaient tous sur les nerfs. Les voies d’accès au lieu du drame étaient toutes bloquées. Les nombreux badauds sur les lieux rendaient plus délicat le travail des services de sécurité et aussi celui des secouristes. Ces derniers avaient beaucoup de mal à se frayer un chemin pour venir en aide aux victimes.

Un kamikaze s’explose à l’intérieur du siège du Programme des Nations unies pour le développement

Cette odeur, on croyait pouvoir l’oublier. L’odeur du sang frais, la senteur fétide de la mort ! Des cris qui déchirent le ciel de la capitale. Il est 10h30. Le tableau qu’offre la rue Raoul Payen, sise à Hydra, est révoltant. Morceaux de verre, fragments de béton et du sang. Un mélange qui annonce le lourd bilan de l’explosion qui venait, quarante-cinq minutes auparavant, d’avoir lieu. Neuf morts retirés de sous les décombres de trois immeubles qui se sont complètement effondrés comme des châteaux de sable. Le siège du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), celui du HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) et l’immeuble Verger se sont écroulés, piégeant d’innocents citoyens. Certains sont toujours en vie, leurs cris sont à peine audibles sous les tonnes de gravats. Les équipes cynophiles commencent à arriver. D’autres, le visage décomposé, couverts de pansements, sont revenus s’enquérir de l’état de leurs collègues. « Karim est toujours à l’intérieur ! » ne cesse de répéter un des rescapés de cet attentat. Un autre, la quarantaine bien entamée, pleure, supplie pour pouvoir traverser le cordon de sécurité. Il finit par lâcher à l’adresse d’un policier : « Tirez sur moi si vous voulez, mais moi, je vais rejoindre mes enfants. »
De l’autre côté du cordon, un jeune, plusieurs blessures au visage, ne semble pas s’inquiéter de son état. Il ne cesse de répéter à qui veut bien l’entendre qu’il a assisté à l’explosion. « Je l’ai vu dans son camion-citerne, j’étais là » disait-il tout haut à l’adresse des éléments de la sécurité en civil. Ce sera le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales qui l’appellera pour entendre son témoignage. Noureddine Yazid Zerhouni, en compagnie du ministre délégué, Ould Kablia, et du wali d’Alger, demandera au jeune de raconter sa version. « Il y a eu une première explosion [celle de la bombe de Ben Aknoun]. Tout le monde a pensé à une explosion de gaz. Je suis monté dans mon véhicule et je m’apprêtais à démarrer quand un vieux d’au moins 56 ans, menu et frêle, des cheveux blancs, qui conduisait un grand camion-citerne, s’est arrêté devant le siège du PNUD. J’ai pensé à un approvisionnement en eau de cet organisme. Je poursuivais ma manœuvre quand le conducteur s’est dirigé vers le siège du PNUD en tentant d’emprunter la descente donnant accès au garage. Le gardien du PNUD lui fait signe de s’arrêter mais ce dernier ne s’exécute pas. Faisant marche arrière, il fonce sur l’immeuble. Tout explose », raconte le jeune, qui soutient encore, à l’adresse du ministre, qu’il garde bien en mémoire, le visage du kamikaze. Il s’agit donc d’un kamikaze mais qui n’est, pour la première fois, pas de la toute jeunesse.

Le ministre de l’Intérieur préfère rester prudent en déclarant que le témoin a vu le conducteur exploser à l’intérieur de son camion « mais nous ne savons pas encore s’il s’est fait exploser ou si le détonateur a été actionné à distance ». Le premier responsable des secours expose, en quelques phrases la situation au ministre : « En plus des blessés qui ont pu quitter les immeubles effondrés, nous avons pu retirer 5 ou 6 personnes de sous les décombres. Leur état est critique. Nous entendons encore les cris des survivants. Ils sont au nombre de cinq ou six. Nous sommes en train de poursuivre les opérations de secours. » Le nombre de victimes était de sept à ce moment-là. Une heure après, deux autres corps ont été évacués, sous le regard des riverains dont la présence a compliqué la mission des services de sécurité.
Ces derniers, sous l’effet d’une énorme pression, ne savaient plus où donner de la tête, surtout face aux cris et aux pleurs des membres des familles des victimes.

Au PNUD, ce sont plus d’une soixantaine d’employés qui travaillent. Nombre d’entre eux n’ont pas été aperçus, dans le désordre et la confusion qui ont suivi l’explosion.
Cet homme, la cinquantaine, un costume trempé de son sang, est l’un de ces employés. Il ne comprend pas exactement ce qui s’est produit. « Je n’ai même pas entendu la déflagration. J’étais dans mon bureau quand un violent souffle m’a projeté. J’ai réussi à sortir avec un collègue, mais de nombreux autres employés sont restés à l’intérieur », raconte l’homme qui a été assailli de questions. « Mohamed le chauffeur était là bas ? As-tu vu Ami Abdelkader ? » L’homme essayait d’atténuer l’angoisse, perceptible chez les citoyens, en cherchant les mots qu’il faut. « Je l’ai vu le matin mais je ne sais pas s’il est sorti par la suite. » Rien ne pouvait apaiser les détresses.
De profonds sanglots se perdent dans le ronron bruyant de cette rue. Le froid saisit comme un coup de fusil dans les cœurs. A terre, des lambeaux de chair. Chair sacrifiée qui fait exploser les colères. Qui peut survivre à ça ? A ce râle d’horreur. Des pieds vacillent, s’affalent par terre. Ceux de mamans qui cherchent des yeux leurs enfants qui étaient en cours, à quelques mètres seulement du lieu de l’explosion. Devant les « restes » du bâtiment du HCR, un directeur silencieux. Trois personnes qui étaient à l’intérieur de cet établissement n’ont toujours pas donné signe de vie. Leurs amis les pleurent déjà. Deux employées affirment avoir eu la vie sauve grâce à la première déflagration. L’explosion de la bombe qui a ciblé le Conseil constitutionnel, les a poussés à sortir en dehors du siège du Haut Commissariat des réfugiés. Il est midi. Les premières évacuations commencent. Celles de deux corps froids.
Le ciel s’embrume de nuages. Les cœurs de tristesse.

Zerhouni appelle les citoyens à la vigilance

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, qui s’est rendu, hier, sur le lieu de l’attentat qui a visé le siège du PNUD à Hydra, a déclaré que « deux attentats à la bombe ont été perpétrés à Alger. Un premier véhicule piégé a explosé devant le Conseil constitutionnel à Ben Aknoun et le second devant le siège du PNUD et du HCR ». Le ministre qui a entendu le témoignage d’un rescapé qui a assisté à l’explosion, affirmant qu’il s’agit d’un kamikaze, est resté prudent en soutenant que « l’attentat d’Hydra aurait été perpétré par un kamikaze, selon les premiers témoignages. Nous ne pouvons pas dire encore si le conducteur s’est fait exploser ou si le détonateur a été activé à distance. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit de véhicules piégés ». « Le bilan est très élevé », a ajouté le ministre en donnant comme premier bilan pour l’attentat d’Hydra sept morts. Un bilan qui s’élèvera à douze en fin de journée.
« Les secours se poursuivent puisque, d’après les premières informations que j’ai eues, il y a des survivants sous les décombres. Au niveau du Conseil constitutionnel, le bilan est plus lourd mais, jusque-là, nous n’avons pas de bilan. »
Devant ces nouvelles explosions, le ministre a tenu à rappeler que « la sécurité n’est jamais totale. Les attentats comme ceux perpétrés aujourd’hui font partie des opérations les plus simples. J’ai toujours déclaré que nous ne sommes pas encore à l’abri de ce type d’attentat. Tout dépend de notre degré de vigilance et de notre degré de mobilisation.
Vous remarquez qu’il y a de moins en moins d’attentats à l’explosif. Ce qui renseigne sur les difficultés rencontrées par les groupes armés ». Noureddine Yazid Zerhouni n’a pas manqué d’appeler les citoyens à plus de vigilance en assurant que ces derniers peuvent participer au retour de la sécurité.

Images d’horreur au chu de Mustapha Pacha

Un mort et 35 blessés, tel est le bilan enregistré hier au chu de Mustapha, et ce, suite au double attentat à l’explosif ayant visé le siège du HCR à Hydra et celui du Conseil constitutionnel à Ben Aknoun. Le directeur de l’hôpital Mustapha Pacha, M. Dahar, rencontré au service des urgences, nous a indiqué que parmi les cas graves, celui d’un policier ayant perdu les deux jambes. Deux étrangers, un Asiatique et un Sénégalais, étaient grièvement blessés. La première explosion a eu lieu au quartier des Oasis au Val d’Hydra à 9h53. Une demi-heure après, nous avons constaté de visu à l’entrée des urgences de l’hôpital Mustapha que les premiers secours étaient effectués par des passants, des riverains ou des gens du quartier qui se sont impliqués avant même l’intervention des services de la Protection civile et des ambulances d’urgences pour évacuer immédiatement les blessés au bloc des urgences. Sur ce point, le directeur de l’hôpital a rassuré quant au renforcement des moyens à mettre à la disposition des blessés et à la mobilisation du personnel médical : « Nous avons mis en place 5 ambulances dotées d’un équipement très sophistiqué pour prendre en charge les blessés. ». Néanmoins, nous avons remarqué une anarchie totale : un agent de sécurité demande à un autre de la Protection civile de nettoyer l’entrée des urgences. Pis, on interdit à certains médecins de pénétrer dans le bloc des urgences. D’autres médecins étaient à la recherche du sang. Par moments, on voyait arriver des blessés complètement défigurés. C’était la panique générale parmi les citoyens : certains, dirigés vers cet établissement à la recherche de leurs proches, ont été bousculés par les agents de sécurité ; d’autres se sont imposés par la force et d’autres encore ont laissé passer la tempête pour s’approcher volontairement des services de dons du sang. Telle est le geste de solidarité courant chez Algériens dans ces moments tragiques. Le jeune Mohamed nous raconte qu’il avait ramené aussitôt une vieille femme blessée au niveau de la cheville qui avait beaucoup de mal à trouver de l’aide. Un autre jeune du quartier d’Hydra où l’incident a eu lieu, plein de sang, nous décrit la scène tragique de son voisin qu’il a transporté à bord de sa voiture.
Agé de 34 ans, il avait perdu une jambe et un œil. Il est en ce moment dans le bloc opératoire.
Traumatisé, le jeune Mohamed, résidant à Hydra a confié que sa maison est complètement détruite suite à la déflagration et que sa mère a subi des blessures au visage en plus d’une fracture à la main droite. Pour sa part, le ministre de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbes, qui s’est rendu au chevet des blessés, a refusé de répondre aux questions des journalistes et d’exprimer sa réaction. Le premier ministre, M. Belkhadem, et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales M. Zerhouni, ont, eux aussi, effectué le déplacement auprès des blessés spécialement au niveau du service des urgences et de la chirurgie générale.

Citoyens et étudiants sous le choc

Deux attentats à la voiture piégée ont secoué, hier, Alger. L’épreuve est terrible. Des souvenances macabres des attaques du palais du gouvernement et d’une brigade de la BMPG à Bab Ezzouar, un certain 11 avril, reviennent en mémoire.
Un sentiment de peur s’est insidieusement installé parmi les citoyens. Aux premières informations, les Algérois, pris de psychose, hâtaient le pas pour regagner leurs domiciles.
Des pères et des mères de famille attendaient, dans un rituel inhabituel, leurs enfants près des écoles. La peur se lisait sur tous les visages. Le dispositif sécuritaire a été vite renforcé autour des édifices et des institutions publics. Non loin de la maison de la presse Tahar Djaout, des policiers en faction veillent jalousement sur la maison du Peuple, siège de la Centrale syndicale. A quelques pas de là, d’autres policiers interdisent aux automobilistes d’accéder au CHU Mustapha Pacha. Seules, les ambulances y entrent sirènes hurlantes.
Dans les rues mornes de la capitale, tout le monde est scotché anxieusement à son téléphone portable pour avoir des nouvelles des proches. En vain, le réseau est bloqué. Il est difficile de joindre qui que ce soit. Les communications téléphoniques étaient interrompues juste après les explosions à la voiture piégée de Ben Aknoun et d’Hydra. Réaction normale. D’autres bombes pourraient être déclenchées par téléphone. A l’arrêt du COUS du 1er Mai, les étudiants sont sous le choc. La discussion tourne autour de ces attentats. Ils viennent d’apprendre l’explosion d’une voiture piégée à côté d’un bus d’étudiants. « C’est terrible ! J’étais à l’intérieur de la salle de cours à la Perrine. La déflagration a été entendue à des kilomètres à la ronde », affirme un étudiant en 4e année de journalisme avant de condamner ces attaques sanguinaires.
Un étudiant à l’INPS soutient que le bus a été touché par les déflagrations d’une voiture bourrée d’explosifs au tournant d’un virage à côté du siège du Conseil constitutionnel. « Le bus a été soufflé par l’explosion.
Des vitres ont volé en éclats à plus de 800 mètres à la ronde.
Des volutes de fumée noire se sont formées dans le ciel », confie-t-il avec beaucoup de compassion. Sur la route menant vers El Biar, des ambulances, sirènes hurlantes, sont bloquées dans la circulation. Le chauffeur de l’une d’elles a été obligé, à l’aide de mégaphone, de demander aux automobilistes de lui libérer le passage. C’est à ce moment que la météo se détériore. La grêle, accompagnée de bruine, s’abat sur la capitale blessée. La route vers les hauteurs d’Alger est coupée à la circulation. Les automobilistes sont obligés de prendre des raccourcis et autres déviations pour rentrer à la maison. Première anomalie sur les lieux : aucun contrôleur n’est disponible pour vérifier l’identité des personnes qui prennent place dans les bus. La majorité des étudiants, la peur au ventre, décident de sécher les cours et de regagner leurs résidences. « Je ne peux pas suivre les cours alors que des camarades sont morts », lâche un étudiant. Au niveau de la place Mauritania, les policiers, en civil et en uniforme, sont présents en force. Les nerfs sont mis à rude épreuve. Les policiers sont obligés d’être vigilants et de garder bien ouverts leurs yeux. Le siège de la Sûreté de wilaya d’Alger, sis au boulevard Amirouche, est une forteresse inexpugnable. Les passants restent toujours à l’affût d’informations qui affluent au compte-gouttes. Tous les magasins, de la rue Hassiba jusqu’à la place des Martyrs, ont branché leurs télés sur les chaînes étrangères.
Des infos sur les attentats contre le Conseil constitutionnel et le siège de la représentation de l’ONU dans le quartier résidentiel d’Hydra sont passées en boucle. Des scènes de sang et de désolation y sont diffusées. Certains passants s’arrêtent pour jeter un coup d’œil curieux, sinon tendre une oreille inquiète, avant de lâcher une condamnation ou un commentaire d’indignation et d’exaspération.
La condamnation est unanime.
À un jet de pierres de la place du 1er Mai, particulièrement à Tafourah, des étudiants pressent le pas pour rentrer à la maison. Le cœur et l’humeur n’y sont pas.
Les visages sont sombres. « On était à l’hôpital de Beni Messous. Nous avons entendu l’explosion. On a décidé de rentrer aussitôt à la maison », indiquent deux étudiantes en médecine.

Psychose, peur et douleurs se lisaient sur les visages à l’hôpital de Ben Aknoun

Deux autres attentats à l’explosif viennent encore une fois frapper la capitale. L’hôpital spécialisé de Ben Aknoun était en état de choc suite aux deux attentats qui ont instauré un climat de panique. A l’extérieur, des ambulances roulent à vive allure pour ramener des blessés en provenance d’Hydra et du quartier voisin, Ben Aknoun. A l’intérieur des salles de soins, nous avons aperçu des visages paniqués et d’autres ensanglantés par les débris de verre dispersés par la forte explosion, des va-et-vient dans les couloirs des médecins urgentistes et des familles des victimes.
Des sources médicales de cet hôpital nous ont déclaré avoir enregistré un bilan provisoire à leur niveau de 2 morts et 35 blessés. Ils sont moins nombreux à pouvoir répondre à nos questions. A la douleur physique s’ajoute la peur pour le sort de ses collègues. Mme Fatma, 50 ans, administrateur au Conseil constitutionnel, victime de la première explosion qui a visé la Cour suprême, n’arrivait plus à retenir ses larmes.
Elle nous dira quasiment désespérée : « Je sais que j’ai perdu un grand nombre d’entre eux », avant de poursuivre : « Je ne sais pas ce que cherchent ces sanguinaires. S’ils cherchent à avoir raison de notre volonté, ils ont tort, ce n’est pas possible que tous les Algériens montent au maquis, ce sont plutôt eux qui doivent redescendre. » Un autre blessé, Salomon, 33 ans, d’origine camerounaise, employé à l’ONU, très triste de n’avoir personne à son chevet, du fait que toute sa famille se trouve à Genève, a pu tout de même s’exprimer : « Je suis content d’être vivant, c’est le plus important pour le moment, je suis très touché par cet horrible acte. » Tarik, 15 ans, élève au CEM Chakib Arsalane, dira avec innocence, la tempe et les mains entourées de bandages : « J’ai toujours pensé que cela peut arriver ailleurs, mais je n’ai jamais imaginé qu’une telle catastrophe pouvait arriver du côté de chez nous. » Warda, 23 ans, originaire d’In Salah, étudiante en sciences politiques, ne trouve pas ses mots. Elle est venue partager la douleur de sa camarade qui a été touchée par la première explosion. « J’ai trop peur pour elle. Vous voyez, elle a perdu la parole », a-t-elle renchéri avec amertume.

Condamnation unanime de la classe politique algérienne

Ignoble, lâche et barbare. La classe politique nationale a usé de tous les vocables possibles pour dénoncer les attentats qui ont frappé, hier matin, Alger.
Le Parti des travailleurs (PT) a indiqué, dans un communiqué de sa direction, qu’aucun « intérêt particulier, qu’il soit local ou étranger, ne saurait justifier de tels massacres, une telle barbarie… » Le PT ajoute qu’« aucun Algérien digne de ce nom ne saurait accepter que notre pays sombre à nouveau dans la tourmente après tant de souffrances ».
Le Rassemblement national démocratique (RND) a, par le biais d’un communiqué signé de son porte-parole Miloud Chorfi, condamné les attentats, s’incline devant la mémoire des victimes et recommande « plus de vigilance » de tous « pour faire barrage aux calculs criminels lâches des groupes terroristes ». De leur côté, les partis islamistes ont unanimement condamné les attentats d’hier. El Islah, qui a envoyé hier un communiqué signé par Abdallah Djaballah, a condamné « les actes répugnants et criminels […] qui ont coûté la vie à des dizaines d’innocents ». Le groupe parlementaire d’Ennahda a abondé dans le même sens par le biais d’un communiqué transmis hier à notre rédaction.
Moussa Touati du FNA et Bouguerra Soltani du MSP ont condamné les attentats dans des déclarations à la radio nationale.Les condamnations sont aussi venues des organisations nationales telles l’UGTA qui y voit « une atteinte à la réconciliation nationale » et l’Union nationale des étudiants algériens (UNEA).
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a également condamné les actes terroristes et « suggère un cycle de consultations urgentes entre toutes les forces vives et de résistance de la nation pour mobiliser et utiliser les voies et moyens de juguler et d’éliminer les forces de nuisance criminelles ».

La communauté internationale condamne

Condamnation. Le double attentat perpétré hier à Alger, dont l’un a ciblé le siège du Conseil constitutionnel situé à Ben Aknoun et l’autre le siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), situé à Hydra, a suscité de multiple réactions à travers le monde.
Les messages de condamnation et de dénonciation fusent de toutes les capitales du monde ainsi que des instances régionales et mondiales.
La présidence française a indiqué que Nicolas Sarkozy a « condamné fermement » les attentats qu’il a qualifiés d’« actes barbares et odieux » dans un entretien téléphonique avec le président Abdelaziz Bouteflika. Sarkozy a exprimé à Bouteflika la solidarité et la compassion du peuple français à l’égard du peuple algérien.
Le porte-parole de l’Elysée a noté que le président français a demandé à son homologue algérien de « faire connaître aux proches des victimes la peine profonde de chaque Français ». Un message similaire a été adressé par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a condamné les actes et assure l’Algérie de la « solidarité » de la France. « Je condamne avec force les attentats meurtriers qui ont eu lieu à Alger », écrit Kouchner dans un communiqué. Il ajoute que « la population algérienne, qui aspire à la paix et à la sécurité, est une nouvelle fois frappée par une violence aveugle ».
L’Union européenne a déclaré, par la voix de la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, vouloir aider l’Algérie à arriver à « une complète réconciliation ». La présidente portugaise de l’Union européenne déclare « soutenir les efforts des autorités algériennes pour surmonter les souffrances terribles de ces dernières années ».
Pour la Maison-Blanche, le double attentat commis à Alger est qualifié de « violence insensée ». « Nous condamnons l’attaque perpétrée contre le bureau des Nations unies par les ennemis du genre humain qui s’en prennent à des innocents », a dit un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe. La Maison Blanche souligne que le président George W. Bush et son épouse Laura « présentent leurs condoléances aux familles de ceux qui ont été tués dans cet horrible attentat à la bombe ». Le gouvernement espagnol se dit, pour sa part, consterné par ce que vient de subir l’Algérie.
Dans un message adressé à Bouteflika, le gouvernement espagnol exprime au gouvernement et au peuple algérien sa consternation, en même temps qu’il leur manifeste sa solidarité et renouvelle son engagement de collaboration et de soutien dans la lutte contre le terrorisme.
Le Royaume marocain, de son côté, tout en condamnant fermement les actes de violence commis à Alger, a réitéré son engagement à coordonner la lutte contre le terrorisme au niveau régional. Damas a qualifié l’acte de « terroriste ». Dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, repris par l’agence Sana, Damas se dit choqué par les informations sur cet acte terroriste et lâche « Ces actes terroristes sont totalement injustifiables. »
Le président libyen, Mouammar Kadhafi, qui se trouvait à Paris, a exprimé à Bouteflika son « entière solidarité » suite aux deux attentats qui ont frappé hier Alger. Le président libyen a exprimé par ailleurs ses condoléances aux familles des victimes.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné dans les termes les plus fermes « les attentats terroristes d’Alger ». Un communiqué des services de l’ONU indique qu’un travail se poursuit avec les autorités algériennes pour retrouver certains employés du HCR portés disparus après l’attentat.
Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a également condamné les « attentats tragiques » d’Alger, qualifiés de « violence aveugle ». Il a appelé la communauté internationale « à combattre le terrorisme par tous les moyens ».

La leçon du 11 décembre

Le bilan des attentats de ce mardi 11 est lourd, trop lourd, que ce soit en termes de pertes humaines ou de portée politique. Quoi que puissent dire les autorités sur la sécurisation de la capitale –comme peuvent le donner à penser les sites et les objectifs de deux opérations terroristes-, il sera difficile désormais de décourager la réactivation des peurs et de leur cortège de spéculations et de manipulations de tous registres. Il s’agit, faut-il le rappeler, de la seconde action d’envergure enregistrée dans la capitale en huit mois et il n’est plus possible de s’en tenir à la thèse improbable du geste criminel qui avait été mise en avant notamment après l’attentat contre le cortège présidentiel à Batna, le printemps dernier. Que dire aussi, aujourd’hui, aux familles des victimes qui viennent allonger tragiquement la litanie des douleurs et des déchirements et l’expression convenue de la stigmatisation de la lâcheté, de la barbarie des actes meurtriers, de leurs auteurs ou commanditaires ou encore des compassions officielles ne pourraient y suffire sauf à privilégier la politique de l’autruche.
Les observateurs relèvent la récurrence du chiffre 11 dans ce qui pourrait avoir l’allure d’une série et vertu de symbole et il est peu discutable que cette journée du 11 décembre associera maintenant, dans l’esprit des Algériens, le souvenir de la très dure répression française des manifestations populaires de 1960 et la politique de terreur qui n’est pas sans rappeler celle dite de la terre brûlée de l’OAS conduite par les groupes islamistes armés. Le parallèle peut s’entendre au moins sur un point précis et décisif : comme celles des soldats perdus de l’armée française, il est établi que les actions des islamistes armés, quelle que soit leur enseigne, si elles peuvent encore provoquer –et elles viennent de le faire une fois de plus- des drames au prix humain excessivement élevé, ne pèsent en rien sur les enjeux de pouvoir et ne sont pas de nature à remettre sérieusement en cause le fonctionnement régulier des institutions de l’Etat. De quelque façon qu’on l’envisage, l’islamisme armé informe de moins en moins les choix politiques nationaux et cela est aussi directement lié aux opérations conduites avec une notable régularité par l’ANP sur les différentes zones où persistent des îlots de groupes terroristes.
S’il faut aussi s’inscrire dans une perspective de plus long terme, il conviendra d’y rattacher le délitement progressif mais sensible de l’hypothèque d’une mobilisation sociale et politique des Algériens par l’islamisme. Il faut prendre acte du fait que l’Algérie de 2007, qui connaît une exceptionnelle embellie financière, n’a que peu à voir avec celle de 1986 qui avait objectivement enfanté l’islamisme comme pendant d’une crise économique et financière tout aussi exceptionnelle et le tragique est-il dans une insoutenable continuité qui interdit, aujourd’hui comme hier, de susciter et de nourrir l’espérance
particulièrement au sein des catégories juvéniles.
Au-delà des bilans sectoriels facilement dressés comme autant de justificatifs de l’action publique, le sentiment le plus facilement audible pour qui veut entendre reste celui d’une infinie désespérance que les excédents de la balance commerciale accusent s’il était encore possible. Dans son intervention, lors des assises de la jeunesse d’octobre dernier, le président de la République a pu dresser un constat d’échec que personne n’a d’ailleurs discuté, auquel la validation renouvelée de l’abstention lors des locales et régionales de novembre donne une portée politique plus prononcée. Le mal de l’Algérie, celui qui réactive les terreaux des violences de tous ordres, y compris celles de ces insupportables bombes humaines, tient à cette insidieuse désocialisation politique dont la responsabilité première est celle des gouvernants. Qui peut encore supporter les palinodies d’un chef de gouvernement indifférent à l’état réel de la collectivité nationale, dirigeant si peu un exécutif décrié pour son incompétence, jouant au bateleur en faveur d’un troisième mandat présidentiel qui n’est ni d’actualité ni sérieusement le souci premier de la majorité des Algériens. Quand le champ politique supporte un tel rétrécissement, se confond à des jeux d’appareils et de salons, en somme quand il continue de ne procéder que de l’occulte, il n’est pas difficile de mesurer la profondeur des fossés entre une Algérie d’en haut toute de suffisance et d’impunité et une Algérie logée aux précarités, à l’érosion du pouvoir d’achat, à la morgue de l’administration, à un avenir au mieux synonyme de brouillard. Le constat terrible est que rien ne semble affecter l’autisme de la classe dirigeante algérienne qui reste d’une redoutable capacité à supporter le pire –comme les actions terroristes d’hier et d’avant- dès lors que ne sont pas remis en cause ses intérêts et ses jeux d’ombre. Cela est-il pourtant soutenable indéfiniment ? Les Algériens plus passifs que patients le seront-ils aussi indéfiniment ? Une leçon serait opportunément à méditer alors, celle justement du 11 décembre 1960.

Baisse de vigilance et défaillance

« Nous ne sommes pas à l’abri des attentats de ce genre. » C’est ce qu’a déclaré, à juste titre, le ministre de l’Intérieur qui s’est rendu sur les lieux des deux attentats. L’appel à la vigilance, déjà lancé depuis quelque temps, voire après chaque attentat, ne semble pas avoir eu d’écho auprès des citoyens, pas plus qu’auprès de ceux chargés de veiller à leur sécurité. En effet, un relâchement presque systématique est constaté une fois le douloureux événement « consommé ». La baisse de vigilance est même remarquée dans l’ensemble des entreprises, des organismes, des gares routières, etc. Certes, personne ne pouvait présager qu’un kamikaze allait se faire exploser contre un bus d’étudiants parce que celui-ci était en panne et donc lui barrait l’accès au Conseil constitutionnel, mais de là à ce que la voiture piégée emprunte un sens interdit sans que personne s’en aperçoive, il y a loin de la coupe aux lèvres. C’est à croire qu’on ne réagit qu’une fois le malheur arrivé. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé hier. Immédiatement après les deux horreurs, des barrages ont été dressés, des quartiers entiers ont été sécurisés et les fouilles ont repris.
Il faut dire que, même si le terrorisme a baissé en raison de la lutte féroce qui lui est menée, même si les redditions de ceux qui étaient au maquis se font de plus en plus nombreuses, nous ne pouvons pas encore nous payer le luxe de baisser la garde parce que les kamikazes et autres commanditaires n’ont pas de visage, ni d’accoutrement spécifique. L’arrestation du pourvoyeur de cassettes vidéo des attentats à la chaîne qatarie El Djazira a été opérée dans un quartier résidentiel de la capitale. Il résidait donc dans un logement de luxe qu’il avait loué. Il est peut-être temps de réactiver l’application de l’arrêté du 22 juin 1996 pris par le ministère de l’Intérieur, relatif à l’obligation de déclaration des transactions immobilières qui doivent être faites auprès de l’exécutif communal qui doit les consigner dans un registre ad hoc qui doit être lui-même transmis aux services concernés. L’arrêté en question concerne également les agences immobilières qui sont astreintes à une obligation de déclaration mensuelle auprès du wali territorialement compétent de toutes transactions immobilières effectuées par leur intermédiaire.
Yazid Zerhouni a bien rappelé qu’il était très simple de commettre un attentat kamikaze parce que, quand bien même les auteurs ont moins de moyens qu’avant et disposent de moins de complicité, il n’en demeure pas moins que leur capacité de nuisance n’est pas négligeable. Et ceux qui dorment parce que rassurés par les périodes d’« accalmie » devront se réveiller de manière définitive, et le moindre mouvement suspect doit être dénoncé, pris en considération. Le projet d’installation de caméras devra être généralisé à tous les édifices. L’investissement en vaut la peine, en ce sens qu’il s’agit de la sécurité du pays mais aussi de celle des citoyens. Les fouilles ne peuvent pas se réduire à la simple ouverture des malles des véhicules, mais englober celles des passagers à l’aide d’appareils idoines. D’autre part, la mobilisation des citoyens mais aussi de la classe politique, dont le rôle ne peut être réduit à la simple condamnation post-attentats, devra être totale, tout comme doit s’organiser la solidarité dans de pareilles circonstances.

Crédit : Texte : La Tribune. Photos : APS. Vidéo : I>Télé


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