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Mansour ALLEM, disparu depuis 1957
vendredi 24 février 2017, par
L’histoire de la guerre de libération qui est pleine de drames demeure ombragée. Les écrivains, chercheurs et historiens doivent éclairer ces zones d’ombre. Le dossier des disparus durant la guerre contre la France doit être ouvert car après plus d’un demi siècle d’indépendance de l’Algérie, il continue de soulever des controverses entre les deux pays.
L’affaire Mansour ALLEM est un cas de figure. Rencontré au cours des investigations un ancien élève (A) de Mansour ALLEM se remémore ce gentil enseignant.
C’est avec tristesse qu’il se souvient de ce maudit jour de l’année 1957 où il a vu pour la dernière fois son éducateur à l’arrière d’un camion militaire de marque GMC stationné à la rue Adjudant Haouzi devenue Massinissa (B).
Ce camion en arrêt était gardé par des militaires et des policiers en civil, alors que d’autres étaient partis appréhender Lamtai MEZAACHE à son magasin. Ce dernier réapparaîtra deux jours après quant à Mansour ALLEM son devenir est resté inconnu.
Sans nul doute, il a été sommairement exécuté et englouti dans un endroit qui demeure occulte. Une méthode pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires et une manière de la machine coloniale militaro-policière pour jeter l’effroi parmi les populations Algériennes.
Il est utile de signaler que Mansour ALLEM, né le 5 Octobre 1924, a fait ses études à l’institut Abdelhamid BENBADIS de Constantine ce qui lui a permis d’obtenir un poste d’enseignant de langue Arabe à l’école de garçons à Sétif.
Dès son jeune age il était militant du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (M.T.L.D) avant de devenir en 1956 Membre (Moussebel) de l’Organisation civile du FLN (OCFLN) à Sétif où il activait dans la clandestinité pour échapper à la vindicte policière.
Après la grenade lancée par des fidaiyines le 25 Septembre 1956 dans la cour de l’école de garçons en guise d’avertissement à l’administration de cet établissement, il était dans le collimateur de la Police des Renseignements Généraux et de la Direction de la Surveillance du Territoire (D.S.T) jusqu’à son arrestation assurément des suites d’une trahison.
En souvenance à cette tragédie, après l’indépendance l’école où il enseignait porte et immortalise son nom à Sétif.
Notes :
A) B. Laamri, retraité, résidant actuellement aux remparts à Sétif.
B) De nos jours cette rue est dénommée Abdelhamid SABRI à Sétif.