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Délinquance au quotidien à Sétif

lundi 21 août 2006, , article écrit par Liberté et publié par La rédaction


Malgré le flux des capitaux en liquides qui s’échange généralement de main à main, la wilaya de Sétif reste une ville où le banditisme, la violence et la délinquance, d’une manière générale, sont relativement et efficacement jugulés, ce qui a engendré des situations paradoxales.
La rue Vallée, en plein cœur de la ville, rue géostratégique, incontournable par ses multiples commerces entre boulangeries, taxiphones, magasins et surtout la poste et le marché couvert, les trottoirs réservés sont squattés par les inévitables tables de vente de cigarettes et toutes sortes de marchandises et les piétons, n’ayant pas d’autres choix, se disputent la chaussée avec les automobilistes et s’y aventurer en famille relève de la prouesse. Les vols et les bagarres y sont courants et les personnes averties l’évitent comme la peste.
Cinquante mètres plus bas, en enfilade, la rue Habbache, entre le marché couvert et le stade Guessab, où on trouve de nombreux arrêts de bus menant vers tous les points de la ville. Une rue qui, autrefois, était infréquentable par la présence des grossistes en fruits et légumes, du temps de l’Ofla, plus connu sous le nom péjoratif de Haret El Hofra. Mais depuis une dizaine d’années, cette rue qu’on appelait Z’kak el Hamala a subi une mue totale. Trois centres commerciaux ont été érigés avec une centaine de boutiques spécialisées dans les vêtements et les cosmétiques du fait que les femmes sont majoritaires et par la force des choses, elles ont leur territoire. Elles s’y meuvent avec une assurance désarçonnante, car la sécurité y est assurée à longueur de journée. En effet, il existe un accord tacite entre les propriétaires des magasins qui assurent, eux-mêmes, leur sécurité. Même les véhicules qui stationnent sont surveillés durant l’absence des clients.

Malgré les cas de civisme ambiant où la vigilance citoyenne est à saluer, Sétif est loin d’être indemne d’actes de banditisme. Même si les services de Sûreté ne nous ont fourni aucune information relative au nombre de délits, agressions et autres crimes commis dans le chef-lieu, il n’en demeure pas moins que plusieurs commerces et habitations ont été cambriolés. Une situation qui a contraint les commerçants, malgré des serrures inviolables, cadenas de sécurité et systèmes d’alarme, à faire appel aux services des veilleurs de nuit.
Les pickpockets et les voleurs à la roulette sont, quant à eux, très actifs surtout au niveau du marché de la ville, lequel est devenu une véritable chasse gardée. À El Eulma, deuxième ville de la wilaya, c’est un tout autre registre. Les transactions se chiffrent en milliards de centimes chaque jour et les voleurs de tout acabit y trouvent leur compte.

La police a réussi à décourager plus d’un en effectuant des infiltrations dans les milieux du banditisme où chaque fois, plusieurs personnes ont été interpellées, avant même qu’elles n’écoulent la marchandise ou l’argent volé.
Au quartier Dubaï, ce sont carrément des bandes organisées qui s’attaquent essentiellement à des étrangers, car le marché de Dubaï voit défiler, tous les jours, des visiteurs venus des quatre coins du pays.
Cela revient à dire que la dynamique économique que connaît la wilaya de Sétif profite un peu à tout le monde et qu’il y a moins de chômage qu’ailleurs. Peut-être aussi parce que la population s’implique réellement dans une solidarité agissante et qu’elle veille au grain

Farid Benabid


Liberté

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