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La région de Sétif est-elle à l’abri d’un séisme ?
vendredi 21 mai 2010, par
L’Algérie se situe sur une ligne active qui sépare l’Afrique et l’Eurasie. Le rapprochement de ces plaques génère une accumulation des contraintes. Lorsque ces contraintes deviennent trop fortes, certaines failles peuvent être mises en mouvement. Le déplacement rapide des bords de la faille génère alors des ondes sismiques qui se propagent jusqu’à la surface, c’est ce qu’on appelle un tremblement de terre.
Compte tenu de sa situation sur un plateau entre deux massifs montagneux, la région de Sétif a subi plusieurs séismes destructeurs. Les documents d’histoire nous révèlent que le plus ancien séisme dans notre région date de la fin de la période romaine vers 419. Saint Augustin, un philosophe et théologien chrétien Numide de Thagaste (actuelle Souk-Ahras) parla à l’époque d’un séisme très violent. Il raconta que les habitants sont restés 5 jours en dehors de Sitifis. Cette destruction massive a ouvert le chemin aux pillages des Vandales en 429. D’ailleurs c’est ce séisme qui explique en partie cette lacune d’histoire que marque la ville de Sétif entre la période romaine (Sitifis) et la période coloniale française (Sétif).
D’après les cartes sismologiques de nos jours, la ligne active qui sépare les plaques d’Afrique et celles de l’Eurasie se situe au long de la chaine montagneuse de l’Atlas dont fait partie la chaine Babor au Nord de la wilaya de Sétif. Par ailleurs, il existe une autre ligne peu active qui prend ses origines des monts de Babor au Nord de Sétif vers Zemmoura (Bordj Bou Arreridj) en passant par Kherreta. C’est au niveau de cette dernière ou a eu lieu une secousse tellurique d’une magnitude 5,4 le 10 novembre 2000 dont son épicentre a été localisé près de Beni Ourtilane.
Le dernier séisme qui a frappé la région de M’slia, une wilaya limitrophe de Sétif, il y a une semaine nous témoigne que notre ville n’est pas totalement à l’abri d’un risque séismique. Cependant, elle reste loin des lignes actives avec un risque d’un degré moindre par rapport aux séismes de Boumerdes et de Chlef survenues respectivement en 2003 et 1980. Pour information, une secousse tellurique d’une magnitude 3,8 est survenue cet après-midi près de Tipaza, à 40 Km de l’Ouest d’Alger.
Nabil Foudi, Sétif.Info