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Du musée virtuel à l’amère réalité
vendredi 18 juin 2010, écrit par A. Nedjar, Setif Info, mis en ligne par
Combien de ces chapiteaux, ces colonnes, leurs bases ou de ces autres éléments de notre patrimoine archéologique, donc de notre patrimoine historique, se trouveraient livrés à l’abandon ?
La gabegie, ce n’est pas seulement se fourvoyer en conjectures, dans le sens de la dilapidation des biens ou des mauvais usages qu’on en fait. C’est aussi ce qui n’est pas de se qui devrait y être !
Prenons un exemple significatif. En visite dans la région, un groupe de visiteurs Allemands nous avait confié : - Plus que le gaz est le pétrole réunis ,vous avez là une ressource extraordinaire, inépuisable, laissée à l’abandon. D’aucuns penseraient immédiatement à notre patrimoine immatériel que sont les traditions ,la culture, la musique, la poésie ,l’oralité etc. Non, Messieurs Dames, il s’agit de notre patrimoine archéologique. Ailleurs ,en en prenant grand soin, il fait vivre une grande partie de la population en faisant venir des millions de visiteurs à l’image de la Grèce, de l’Egypte ou de l’Italie et même des autres pays Maghrébins. Pourtant notre patrimoine est bien plus dense, aussi varié et aussi riche bien que notre pays encore en friche pour recéler de nombreux trésors archéologiques enfouies sous sol. D’Est en Ouest, du Nord au Sud ,il est marqué par ces présences du passé.
Mais quel est l’usage fait de ces ressources ainsi mises à jours sans doute à coups de dozers ou de pelleteuses ,occupées plutôt à balafrer les sols de tranchées pour les constructions sans aucun égard à ces vestiges et à ces trésors enfouis ?
Il n’est pas raisonnable voire qu’il serait risible de constater que de nombreuses administrations institutions et établissements publics « s’offrir » de ces pièces pour en faire de simples ornements. Se permettre ces monceaux de nos splendeurs d’antan ,pour les livrer au quatre vents sur les pelouses de jardins dans des les allées et même aux abords des trottoirs ,sans conservatio et sans protection, relève de graves inconsciences ou de l’ignorance purement et simplement.
18 avril au 18 mai est déclaré Mois du Patrimoine National. C’est une excellente chose de s’y intéresser pendant 30 jours même si l’année en compte 365 jours.
Nous savons tous que le département ministériel en charge de ce patrimoine fourni beaucoup d’efforts pour sa valorisation. Pour cette année nous avons même eu le privilège d’enregistrer le classement officiel du site de Ain Lehnech .Nous avons le droit à de beaux discours de la ministre Madame Khalida Toumi et après ? Toute la ferveur s’estomperait dirait l’autre après le départ des officiels. Nous avons eu le droit à la visite le coté jardin. Nous vous proposons la visite du coté cour par une série de « découvertes » à certains endroits qui se limitent à la ville de Sétif et du complexe thermal Hammam Guergour que j’ai réuni sous la forme d’un musée virtuel. Cette collection de pièces archéologiques, disséminées ça et là est livrée à l’abandon. Cassées brisées ,enduites d’huiles moteurs repeintes ou servant parfois de calles pour stationnement de véhicules de gros tonnages elles traduisent tout l‘intérêt accordé à des milliers et de millions d’années de notre histoire qui se trouvent comme vous le constaterez livrés à la décharge. Comme vous le verrez, le mausolée de Scipion, livré à l’abandon est devenu un lieu de beuverie. C’est vrai que cela traduit tout l’intérêt qui lui est accordé pour l’avoir enseveli une seconde fois au milieu d’une cité à proximité d’un autre temple du savoir qu’est le premier pôle de l’université de Sétif.
Il y a de quoi s’offusquer se rebeller mais il y a pire chers amis. Qu’en est il justement chez le commun par rapport à l’administration de la culture ou les avis des conservateurs à propos de ces richesses qui sont le plus souvent ignorées .L’un de ces conservateurs me racontait en larmes sa profonde affliction a chaque été ,après le passage de l’ouragan des festivaliers, des suite des dégradations et des traces laissées sur ces sites mondialement connus et classés tels que Timgad, Tipaza ou Djemila, plus prêt de nous.
Maintenant que vous avez fait la visite virtuel de notre musée virtuel ,vous devenez autant responsable que nous pour neplus dire que nous ne savions pas. Dites haut et fort votre dénégation auprès de qui de droit pour sauver ce qui reste à sauver.


















A. Nedjar, Setif Info