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Ahmed Ben Bella, un homme du pardon

Adieu l’ami

vendredi 13 avril 2012, par A. Nedjar

« Que les chèvres se battent entre elles dans l’enclos est préférable à intermédiation de l’hyène » proverbe Wolof

Faisant partie des cinq chefs de la révolution Algérienne dont l’avion a été détourné par la France pour être maintenu aux arrêts et à la détention en France pour se soumettre à l’indépendance au service e la nation, Ben Bella comme Nelson Mandella ,un autre grand révolutionnaire africain, a été de ceux qui avaient connu les affres de la détention, de la privations de paroles, de mouvements et de liberté, de faux procès et d’arbitraire.

Connu pour sa stature physique imposante mais et surtout pour sa grande droiture, Ben Bella est de ceux qui "sans sa lutte,de nombreux pays d’Afrique noire n’auraient jamais connus leurs libérations et leurs indépendances" selon El Hadji Gorgui Wade Ndoye, journaliste sénégalais accrédité aux Nations-Unies, directeur du magazine panafricain en ligne(lire déclaration ) www.ContinentPremier.Com .

Après avoir été déposé en 1965,dans ce qu’on qualifiait de « sursaut ou de correctif révolutionnaire »Ben Bella fût maintenu 17 longues autres années en détention et à l’ombre par le pouvoir de feu Boumediene et ce n’est qu’à l’avènement du président Chadli qu’il fût autorisé à quitter les lieux de sa détention dans les environs de la capitale pour être exilé et maintenu encore en résidence surveillée à M’silla, ville de résidence de la famille de la femme journaliste qu’ il a épousé en détention. De cette union, Ben Bella et son épouse disparue depuis quelque temps, avaient adopté et élevé deux petites filles.

Avec le retour aux" affaires" de Bouteflika, ancien ministre des AE de Boumediene sous le régime duquel il fût arbitrairement détenu, Ben Bella avait accepté de retrouver ses droits à ses acquits et de privilèges d’ancien homme d‘état, longtemps refusés.

La question que sommes –nous tenté de poser est de savoir est : Est ce que son inhumation nationale, cette reconnaissance tardive de ses anciens bourreaux d’ici comme d’ailleurs, lui a-t elle effacé ses souffrances et lui a rendu sa vie de prison, de détention, d’internement et d’exil ? Disparu, il emporte ses secrets avec lui.
Nous osons croire simplement que se serait d’un bon enseignement pour tous et particulièrement pour nos hommes et femmes politiques.

De même que Ben Bella refusa sa vie durant d’être raciste sis à vis de ses oppresseurs français qui l’opprimèrent et le privèrent de ses droits fondamentaux autant que son peuple.

Seuls des hommes de la stature,de l’intelligence et de la trempe de Ghandi, de Nelson Mondella et de Ben Bella, soient capables de s’accomplir dans des destins différents mais qui ont démontré leurs capacités d’amour de tolérance et de non violence pour apporter de réponses précises dans leurs raisons de vies respectives : LE PARDON .

A l’orée de sa vie de grand militant révolutionnaire et visionnaire, Ben Bella aura fait sien le proverbe wolof « Que les chèvres se battent entre elles dans l’enclos est préférable à intermédiation de l’hyène ».

Adieu Ben Bella Toi qui a toujours su cultiver les valeurs de tolérance et de pardon.


A.Nedjar.Sétif info