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Emirs Braconniers : Brezina succède aux nuits chaudes de Las Vegas, Paris et Hambourg

dimanche 7 octobre 2012, par A. Nedjar


Qui veut-on doper ou plutôt duper ? Qui encourage ces « émirs »qui s’installent quelque part dans notre grand Sahara pour braconner à l’abri des regards et sous la protection des nos services de sécurité. Pourquoi, des 73 autres espèces protégées en Algérie, seule l’outarde Houbara requière autant d’attention pour ces étrangers ?

Nous apprenons par la voie de la Direction générale des forêts (DGF) qu’une seconde opération de lâchers de l’Outarde houbara, une espèce protégée des zones arides, a été effectuée la semaine passée à Brezina dans la wilaya d’El-Bayadh.
Cette opération a pu se concrétiser en application de la convention de partenariat avec le Centre Emirati de reproduction et de conservation d’oiseaux, comme si l’Algérie ne pouvait disposer à elle seule de moyens propres et de capacités pour la réalisation de ce programme par ses spécialistes ornithologues pour la protection et le développement de l’espèce.

Il est bien de coopérer mais la question mérite de savoir si l’action touche d’autres espèces menacées ? La réponse est NON. Non, elle n’intéresse pas ces VISITEURS !

Réputation surfaite, ou réalité cachée, quel est l’intérêt subit des Emeratis et tous ces « Seigneurs, Princes et Emirs » du Golfe et du Moyen Orient pour se focaliser intensément sur cet oiseau et cette région ? Pourquoi s’intéresser au développement d’ un centre cynégétique alors qu’ils n’ont pas sorti le moindre sou pour financer la plus petite des polycliniques pour protéger cette fois ci l’espèce humaine dans ces contrées ?

On dit de l’outarde Houbara qu’il serait un oiseau mythique possédant des propriétés aphrodisiaques insoupçonnables, capables de doper plus d’un de ces gros Emirs et Cheikhs bedonnants, à la recherche de plaisirs et de sensations fortes .Ces derniers ,après qu’ils aient épuisé leurs forces, vidé leurs besaces en gaspillant leurs pétro-dollars dans les casinos de Las Vegas, de Deauville ou ceux de la Costa Brava et dans d’autres endroits huppés où dans des cabarets aux illusions surfaites, reviendraient ici sur terre, dans notre grand désert pour tacler à la réalité, un peu comme dans une chambre de dégrisement . Ils réalisent ainsi un circuit pour décompresser en organisant de véritables camps de chasse dans notre désert ,loin des yeux pour tirer et massacrer à huis clos ces paisibles et inoffensives houbara dont le seul objectif est le plaisir d’en extraire une partie censée renfermer des propriétés aphrodisiaques pour, dit-on ,les remonter de leurs durs épuisements et leurs escapades nocturnes dans les bordels de Hambourg , de Paris ceux de Rome ou des sources pédophiles de Thaïlande et d’ailleurs.

Qu’importe penseront certains journalistes accompagnateurs, les émirs braconniers sont planqués juste derrière ces dunes.Embusqués, ils attendant fermement le passage ces innocentes Houbara pour les tirer « comme des lapins » Elles finiront toutes comme trophés avant la tombée de la nuit.

Afin de duper et non plus doper cette fois le citoyen algérien, un savant et vigoureux exercice de communication est mis en œuvre en invitant la presse nationale à ce lâcher.

« Cette action s’inscrit dans le cadre de programme de la DGF de réhabilitation des espèces animales en voie de disparition et en application de la convention de partenariat avec le Centre émirati de reproduction et de conservation des oiseaux, » précise le communiqué.

« Ce second lâcher dans des zones fréquentées par cette espèce et répondant à certains critères techniques de nature à garantir la réussite d’une telle opération, » ajoute la DGF.

« Les individus lâchés feront l’objet d’un "suivi rigoureux et continu" (suivez notre regard) permettant d’évaluer les résultats d’une telle opération, "qui en cas de réussite, sera multipliée à l’avenir à El-Bayadh et dans les wilayas limitrophes, Nâama et Béchar", » explique la même source.

« En prévision du lâcher final, des actions correspondantes au pré-lâcher ont été lancées depuis quelques temps afin de permettre aux oiseaux de s’acclimater aux conditions particulières de terrain des zones de lâchers tenues secrètes pour des raisons liées à la réussite de l’opération, » rappelle le communiqué.

« Des représentants du ministère de l’Agriculture et du développement rural, des personnalités Emiraties et cadres du Centre Emirati, les autorités locales et des chercheurs de l’USTHB et du Centre de recherche scientifique et technique des terres arides (CRSTRA) participeront à cette opération d’intérêt national et international, » précise la DGF

Issue de la famille des Otideas, l’Outarde houbara à une aire de répartition qui couvre l’ensemble de l’Afrique du nord et les îles Canaries.
En Algérie, cette espèce s’étend d’est en ouest sur l’ensemble de l’Atlas saharien où les femelles pondent de 1 à 3 œufs et couvent pendant 24 jours. Le début de la saison de reproduction commence au mois de mars et parfois dès le mois de novembre et jusqu’au mois de juin.

Mais, croisera-t-on encore ces pauvres Outardes la saison prochaine ? On dira que les loups, les hyènes et les renards sont passés par là, peut être pour nettoyer le reste des carcasses abandonnées après le passage d’ autres loups, hyènes et renards du Golfe et du Moyen Orient.

Aux secours, les braconniers sont toujours là.

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