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Commune de Sétif : Les élus cloués au pilori

lundi 13 octobre 2008, , article écrit par Faouzi Senoussaoui, Liberté et publié par La rédaction


“Allez voir à l’intérieur des cités, je vous garantis que certains élus et responsables n’y ont jamais mis les pieds. Les opérations d’amélioration urbaine auxquelles l’État a consacré des enveloppes financières conséquentes n’ont rien changé à l’état des lieux.”

Une année après les dernières élections municipales, les élus de Sétif s’avèrent être incapables d’assumer leurs responsabilités en matière d’hygiène et d’amélioration du cadre de vie des habitants de la ville de Sétif, jadis connue pour la propreté de ses rues et où il faisait bon vivre. Avec des habitants inciviques des cités dortoirs, ils se rejettent la balle.
Les deux parties échangent des accusations quant à leur rôle dans l’amélioration du cadre de vie qui connaît des détériorations sans précédent. La ville célèbre est devenue, depuis des années, de plus en plus sale.

Les efforts des travailleurs de la commune ne semblent pas à la hauteur des attentes des citoyens. Le ramassage des ordures, l’éclairage public, l’entretien des routes, la gestion des espaces verts, l’organisation des souks et marchés et autre tâches confiés aux autorités locales semblent être la dernière préoccupation des élus de l’actuelle assemblée, selon des administrés. Une virée dans les différents quartiers et cités de la ville montrera les carences qui inquiètent les citoyens. Dans leur pléthore, les intervenants chargés d’améliorer le cadre de vie se rejette la balle.
“Les différentes directions, organismes et services doivent coordonner leurs actions et conjuguer leurs efforts. Ils doivent accorder leurs violons pour le bien-être de ceux qui les ont élus”, déclare un ancien président d’APC.

“Dans les années 1970/1980, ces services étaient tous mobilisés pour le bien-être des Sétifiens. Certes, nous n’étions pas 350 000 habitants, mais je vous assure que c’est une question d’hommes”, renchérit notre interlocuteur. Actuellement, l’APC compte quelque 300 agents de nettoiement répartis sur les différentes cités de la ville. La situation risque de s’aggraver avec la réception des nouveaux logements sociaux participatifs, les logements sociaux et les logements attribués dans le cadre de la location-vente. Les campagnes de démoustication, de dératisation et de désherbage entreprises ne sont plus efficaces et l’on remarque que les moustiques et les rats sont omniprésents dans les cités. Les caves et vides sanitaires ne sont presque jamais nettoyés et la forte pluviométrie a favorisé la reproduction des moustiques.
Par ailleurs, des responsables de l’APC pointent du doigt le citoyen et voient en lui la source de tous les problèmes de la cité.
Ils l’accusent, même, de ne pas les aider au moins par des actes de civisme. “La moindre des choses, c’est que les habitants des différentes cités nous aident en respectant les horaires de dépôt des ordures ménagères. Certains citoyens déposent les sachets d’ordures juste après le passage du camion, est-ce acceptable ?” s’interroge un employé du service de nettoiement. “Nous n’allons pas quand même balayer devant la porte de chaque citoyen”, ajoute un autre.

Du côté des citoyens, on entend un autre son de cloche.
“Le rôle principal de l’APC est le ramassage des ordures. Si cette mission des élus est bien accomplie, cela veut dire que c’est une bonne assemblée”, déclare un habitant de la cité des
500-Logements. “Allez voir à l’intérieur des cités, je vous garantis que certains élus et responsables n’y ont jamais mis les pieds. La commune, noyau central de la gestion de la cité, est appelée à s’adapter aux mutations sociales. Cela passera par la promulgation de nouveaux textes relatifs à la gestion des collectivités locales mais aussi par le sérieux des partis politiques dans le choix des candidats aux sièges des hôtels de ville.


Faouzi Senoussaoui, Liberté

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