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Parc d’attractions, Parc d’abstractions, Parc de loisirs ou Parc de plaisirs ?

vendredi 1er mai 2009, , article écrit par A. Nedjar, Sétif Info et publié par La rédaction


et immense ensemble que constitue ce poumon et ce cœur de la ville sont en passe de devenir graduellement cette espèce champ de grande désolations. Habité par le bruit, il ne représente plus qu’un regrettable lieu de transit pour les habitant de la partie nord et un endroit pas très prisé par les autres citadins. En fait il est devenu cette espèce de cour des miracles où, en dehors de la gestion au quotidien, il n’est offert aucune perspective qui le déclinerait de nouveau dans ses fonctions originelles. A savoir, offrir un endroit tranquille, loin des tumultes, des klaxons et du tintamarre de la ville. La ou le citoyen aspirerait venir sans risques, sans dérangements, respirer une bouffée d’oxygène ou goûter un bol d’air que nombreux ne peuvent aller chercher plus loin.

Et pourtant, rares sont les villes qui pourraient se targuer de disposer d’un tel espace. Il n’y a pas si longtemps, il faisait la fierté de tous. Aujourd’hui, nous pouvons lire le dépit et la déception auprès nombreux citoyens de la ville.

Conçu à l’origine comme espace de détente et de loisirs, cet ensemble s’est transformé au fil du temps en un lieu de rendez vous pour toutes sortes de dépravations, de dépassements et un lieu de rassemblement pour une foule d’égarés.

« Cachez nous ces commerçants que nous ne saurons voir ».

Dana la fin des années 90, les autorités officielles avaient contribuées aussi à ce dévoiement du site par le transfert et l’isolement des commerçants informels dans une partie du parc, devenu depuis une zone de non droit. Il n’y a qu’à s’y aventurer pour avoir la surprise et subir l’affront ou la frousse de votre vie tant par la présence d’une faune menaçante que par des tas d’amondices nauséabonds ou par ces enchevêtrements d’abris de fortunes qui, la nuit venue, se transforment en de véritables repaires pour coupe gorges. Il y en a même qui se sont aventurés au delà du périmètre ‘toléré’ pour monter de véritable galerie de toiles et de chiffons pour offrir leurs services et narguer les commerçants voisins, locataires réguliers.

La grande murailles a subit de nombreuses agressions et dégradations allant des atteintes par le feu aux différents déversements à sa base à l’aménagement de galeries et abris pour SDF.

Nul ne peut accéder sans risque sur la promenade des tours de gués pour admirer la très belle vue sur la ville. Les commerçants mitoyens ont carrément déserté les lieux aménagés à grands frais.

A l’intérieur, les efforts méritoires consentis par les opérateurs en termes d’acquisitions d’installations et d’équipements nouveaux en jeux sont à souligner. Cependant la répartition spatiale ne s’était pas accompagnée d’étude préalable afin de séparer les loisirs des adultes de ceux destinés aux plus jeunes en droits à plus d’attentions et de considérations.

Les restaurateurs de la place auraient pu offrir une gastronomie régionale variée et recherchée. Ils se sont hélas transformés en de véritables gargotes ou d’auberges espagnoles. Le gain rapide est la seule motivation et l’unique préoccupation pour une saison trop courte.

Ne vous aventurer surtout pas à leur faire une remarque à propos de l’hygiène ou de la disponibilité de sanitaires au risque de vous faire durement admonester. C’est vous qui ferez les frais de répliques désobligeantes ou le renvoie comme un mal propre.

Pour les marchands de musique, la solution à la concurrence est l’usage intense de la sonorité externe pour mieux imposer une présence ou pour couvrir et briser les émissions adverses. Cela s’appelle le brouillage grandeur nature par un procédé simple, gueuler plus fort.

A chacun sa musique, ce praticien « chante » et oppose le mérite de la sienne par la libération d’un vacarme musical qui, à l’occasion se transforme en une véritable cacophonie constituant une agression réelle et dangereuse pour les tympans fragiles et l’atteinte aux mœurs par le débits de paroles obscènes frisant souvent la décence.

Ici beaucoup de gens s’interrogent sur la nature de cette foire .S’agit-il de celle de la musique ou de celle de la foire aux décibels ? De tous les cas, vous aurez vite fait de déchanter pour avoir mis les pieds dans cette zone .La loi et l’obligation de l’emploi de l’auditorium, constituent ici deux mondes parallèles.

Il en va de même de la concurrence sonore entres des différentes stations de jeux. Un bal immense vous fera chavirer non par la mélomanie attendue, mais par le désespoir à pouvoir espérer jouir un jour de cet espace dans les formes appropriées où, le calme et la sérénité régneront.

Du coté du hall des expositions, tous les chômeurs, accrus de jeunes troufions permissionnaires et de tous les oisifs en mal d’inspirations, occupent les deux rangées de la grande allée et se postent en sentinelles pour irriter la gente féminine de passage par des observations ou des remarques désobligeantes allant parfois à des tentatives d’agressions inquiétantes.

En face, malgré son odeur repoussante, le parc animalier constitue certes avec son ensemble de bêtes sauvages une consolation, un agrément et de belles découvertes pour les tous petits si ce n’est les lieux très confinés.

Le lion en maître des lieux dort, vaincu certainement par l’ennui et la tristesse. Seul un coq hardi, ce freluquet, se poste au sommet des étables, lance ses appels incessants de gloire, comme pour réaffirmer l’autorité et la force qu’il n’a pas ou qu’il ne détient pas .

Malgré tout cet embarras, L’APC continue seule de fournir de grands efforts pour l’aménagement et l’embellissement de cet ensemble qui pourrait devenir un endroit idéal pour nos promenades si nous décidions tant soit peu d’en être les usagers plutôt que ces spectateurs encore plus embarrassés.

En attendant ce parc d’attractions ou d’abstractions, offre une halte utile pour tous les visiteurs d’une journées venus des autres wilaya ou des villes avoisinantes.Il y a encore cette mer d’intérieur pour offrir l’originalité avec ses oies effarées ou ce boulodrome mitoyen, foisonnant de mauvaises herbes ou quelque vieux s’y réfugient pour taquiner le cochonnet.

De ce manège, donnez vous rendez vous au pied du bateau pirate. La surprise ou la seule consolation peut être viendrait de Omar, ce jeune trisomique qui, au bonheur apparent, vous transportera dans son show de danses où vous n’aurez rien à payer autrement que de lui faire petit sourire en signe d’encouragements et de remerciements.(voir vidéo)


A. Nedjar, Sétif Info

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