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Sétif : Zobri, le café-club ...

mercredi 17 août 2005, La rédaction

Situé à la lisière est de l’antique Sitifis, le café Zobri est différent des autres. L’espace où les jeux sont bannis offre à ses habitués des prestations de choix.
Les consommateurs qui font non son plaisir des kilomètres pour venir ingurgiter un bon café, déguster un jus naturel ou de succulentes glaces, le considèrent à juste titre comme un club où l’on peut discuter sans se soucier du mouvement des passants qui n’existe pas en cet endroit reculé. La position géographique du café, la qualité des prestations boostent la réputation de l’espace qui devient de jour en jour un lieu de rencontre de simples citoyens, de sportifs, de comédiens et d’artistes et de certains commis de l’Etat à la recherche d’un endroit calme, loin du brouhaha du centre-ville asphyxié par la pollution et les embouteillages des voitures. Au niveau de ce club qu’on ne peut appeler autrement, le consommateur se sent très à l’aise. Contrairement à certains cafés de la périphérie, qui sont devenus des nids de désœuvrés, cet espace géré par le fils Brahimi accueille une respectable clientèle, respectueuse de l’endroit, pas comme certains, essayant sans le vouloir de remplacer les mythiques cafés de France, et la potinière « transformée » en magasin de vêtements et de cosmétiques contrefaits. Les nostalgiques de ces lieux « profanés » voient en ce lieu le digne remplaçant de ces cafés, où le Tout-Sétif d’un certain rang se rendait pour discuter à bâtons rompus de divers sujets inhérents à la vie économique, sociale, culturelle, locale et nationale. A la différence des autres cafés qui voient défiler des milliers de consommateurs anonymes, le club en question reçoit les mêmes têtes qui se font en cette période estivale accompagner par des amis ou des collègues de travail qu’on invite avec enchantement pour agrandir le cercle des « adhérents ». Khier Bekakchi, le chantre de la chanson sétifienne ayant un pied ici et un autre en France, se « réfugie » au Zobri-Club. « Je retrouve ce café avec plaisir, car il est fréquenté par des gens sérieux, abordant des sujets instructifs », nous confie en préambule, l’interprète de Ki Ghaâb Ghozali, « L’endroit est tout indiqué pour une gaâda calme et réparatrice, et ce, loin du vacarme, des ‘‘regards’’ et insinuations de la ville ». Le docteur Ahmed Khalfi, un spécialiste très connu à Aïn El Fouara, abonde dans le même sens : « Sans exagération aucune, le café Zobri est l’un des meilleurs endroits de Sétif où l’on peut se prélasser et discuter de tout et de rien, sans être importuné. » Nouri Kamacho, cet acteur en herbe qui vient de participer en ces lieux au tournage d’un feuilleton Erih Fichbek du réalisateur Aziz Choulah, dont la sortie est prévue pour le mois de Ramadhan, esquisse en signe d’approbation des gestes de la tête : « Les téléspectateurs auront l’occasion de découvrir ce café où le client est roi, le choix de Choulah n’est à mon sens pas fortuit. » Le monologuiste Toufik Mezaâche, l’homme de théâtre, et l’auteur du feuilleton Amar Ya Nassi, Mourad Bencheikh, les autres adeptes de l’espace trouvent en cet endroit matière à réflexion et l’inspiration...

Beniaiche Kamel