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Souk Abacha (Ville de Sétif) : Les suppliciés de la cité dépotoir

lundi 26 septembre 2005, par La rédaction


Les habitants des 132 Logements, cité située à proximité du souk Abacha, l’autre plaie du centre de la capitale des Hauts-Plateaux, reviennent une nouvelle fois à la charge. Car le calvaire généré par les commerçants à la sauvette qui écument les coins et recoins de l’espace, perdure.
Le silence des responsables (wali et ministres) qui n’ont pas donné suite aux SOS (correspondances appuyées de photos et de cassettes vidéo) a accentué le cauchemar de ces gens abandonnés à un désolant sort. L’endroit qui se trouve à quelques mètres d’une nouvelle cité promotionnelle et du futur tribunal de cité a été délaissé par la politique des bras croisés, et empeste la vie aux citoyens qui ne savent vraiment plus à quel saint se vouer. La population, vivotant dans des lieux pollués, contemple avec amertume le pourrissement qui étrangle et assassine leur cité, dévaluée au niveau de la bourse immobilière. Eu égard à la mauvaise réputation de la cité, devenue malgré elle un souk, les appartements mis dans leur globalité en vente ne trouvent pas d’acquéreur. Les gestionnaires de la commune, qui sont beaucoup plus préoccupés par leurs divergences, ne lèvent désormais plus le doigt pour atténuer un tant soi peu le drame de ces citoyens qui affrontent seuls le diktat de ces commerçants qui investissent les lieux, dès l’aube. « Un désordre généralisé marque l’environnement de notre espace jonché par des détritus. Notre cité n’est ni plus ni moins qu’une décharge publique en plein centre-ville. Même la voie publique est occupée par ces gens qui agissent en maîtres des lieux », nous confient les infortunés habitants qui ne peuvent, en cas d’urgence, évacuer leurs malades ou morts. Car toutes les voies sont « colonisées ». Le manège qui met les nerfs des habitants débute, disent-ils, à 4 h. « L’incessant défilé des charrettes, remorques et des cris assourdissants de ces revendeurs irrespectueux des lieux altère notre santé et celle de nos enfants », soulignent nos interlocuteurs au bord de la démence. En fin de journée, ce point retrouve des couleurs d’une favela car les maîtres des lieux, dépourvus de registre du commerce, laissent derrière eux des tonnes de déchets. Sans que cela offusque outre mesure les responsables locaux, qui se distinguent devant un tel « massacre » par une stratégie de latence. En faisant un tour à l’espace précité, on ne constate que les mochetés, la puanteur, la crasse et des routes éventrées et pour tout cela, on est vraiment bien servi. « Nous invitons le wali à venir constater dans quelle gadoue, nous sommes empêtrés », déclarent en guise de conclusion les citoyens qui se considèrent à l’heure actuelle, comme des gens de seconde zone, habitants un ghetto ne disant pas son nom, en attendant un heureux épilogue. On doit souligner que le délabrement de la cité en question n’est pas un cas isolé à Sétif, la ville aux fausses apparences, car la négligée face cachée de l’antique Sitifis se consume à petit feu, contrairement à l’autre face, citée en exemple par le président de République qui n’empreinte que les chemins bichonnés. Afin de rendre à Aïn El Fouara son lustre d’antan, les gestionnaires vont-ils prendre des mesures, même si elles sont impopulaires aux yeux de certains trabendistes ? La crédibilité de l’Etat de droit passe par là...

Beniaiche Kamel

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