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Sétif : Cours de soutien ou industrie ?

mardi 17 janvier 2006, par Bougaa


Avoir des enfants et s’inquiéter de leur éducation et de leur scolarité n’est pas chose aisée, surtout s’ils ont un examen à subir en fin d’année comme le bac, qui demeure une obsession pour les parents.

Une seule solution : les cours de soutien et autres leçons particulières qui ont existé de tout temps, et servi à combler les déficits de toute nature et dans toutes les matières.
Seulement chez nous, la démesure est devenue un référent social, voire culturel et ces cours sont devenus, avec l’air du temps, à la mode.
Les parents pour ne pas avoir mauvaise conscience ne lésinent pas sur les moyens et les plus démunis se saignent pour contenter leur progéniture.
Ainsi des locaux comme les garages, les caves, les vides sanitaires servent de salle de cours et fleurissent comme des champignons, car c’est devenu un créneau juteux. Arguant les carences du système éducatif, les programmes trop longs, les classes surchargés, certains enseignants encouragent leurs élèves à recourir aux cours de soutien chez leurs collègues ou chez eux. Ces derniers, vu les prix exorbitants pratiqués, devraient en principe trouver de meilleures conditions pédagogiques.
Or, les salles de cours particuliers ou de soutien sont exiguës, mal éclairées et mal aérées, où le nombre d’élèves avoisine la cinquantaine. Où est, donc, l’amélioration qualitative de l’enseignant ? Pour certains parents d’élèves, les enseignants s’appliquent mieux en cours de soutien que dans leur établissements respectifs, tout simplement, pour des raison financières.
Cela est un problème de conscience et de déontologie, explique A. M., enseignant à l’université Ferhat-Abbas de Sétif : “Ce comportement est empreint de malhonnêteté. Ce ne sont plus des cours de soutien, c’est devenu de l’industrie. Comment un professeur peut-il dispenser une enseignement de qualité à plus de 200 apprenants, par semaine, à un rythme démentiel ? De plus, ces élèves ne sont pas assurés. En cas d’accidents, à qui incombera la responsabilité ? Les autorités compétentes doivent, sérieusement, se pencher sur le problème qui prend l’allure d’un phénomène. Réglementer tout bonnement”, devait conclure notre interlocuteur.

Source Liberte

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