La revue El Badil fut un autre moment de ma vie. Je lui ai consacré une partie de ma vie. Le plus clair de mon temps. Parfois et même souvent au détriment de ma vie privée et familiale. Ce fut pourtant un autre moment d’apprentissage. Ce fut un autre moyen de communication, autrement plus substantielle car s’inscrivant résolument dans l’opposition à un système dominé par la pensée unique. Et par ce qu’il sera convenu d’appeler les « décideurs », le « cabinet noir », la « camarilla », la « (…)
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Exils : de Sétif à Paris
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PARIS (5)
9 août 2011, par La rédaction -
PARIS (4)
7 août 2011, par La rédactionLe quartier latin, mon premier quartier, n’était pas loin. J’y descendais par moments, le boulevard Saint Michel n’était pas loin. Pendant longtemps, j’eus à le fréquenter et d’en faire un lieu de prédilection. J’y rencontrais des compatriotes et me rendais dans ses cinémas. Certaines salles étaient spécialement réservées à la projection de films étrangers dont nous raffolions. Sans doute parce que nous pensions y trouver quelque réconfort loin de nos patries. Nous devions absolument (…)
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PARIS (3)
5 août 2011, par La rédactionPour la préparation de mon doctorat, je fréquentais les bibliothèques universitaires de Cujas et de Sainte Geneviève situées toutes deux près du Panthéon, à deux pas de l’Université de la Sorbonne. Le programme était souvent le même. Dès dix heures, j’y étais ; déjeuner à treize heures au restau U proche de la rue Mouffetard que j’ai beaucoup aimée d’autant plus qu’il m’arrivait de me rendre à la bibliothèque municipale pour y emprunter maints ouvrages afin de changer de mes recherches en (…)
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PARIS (2)
2 août 2011, par La rédactionPlus tard, je pus louer un studio dans un état peu glorieux. Grâce à l’un de mes camarades d’université. Ce fut là véritablement le début de ma carrière d’exilé. Un immeuble voué au dépérissement. Escaliers fort étroits sur quatre étages. J’habitais au quatrième. Toilettes sur paliers pour quelques seize familles. Vue sur les toits d’autres immeubles qui allaient au fur et à mesure s’emplir de paraboles, compagnons qui allégeaient quelque peu la solitude et la froideur de l’exil. Le studio (…)
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PARIS (1)
31 juillet 2011, par La rédactionDans l’avion qui m’amenait en terre d’exil, je fis la connaissance d’un compatriote bien au fait de la vie parisienne. Il m’en entretint tant et si bien que je finis par ne plus craindre l’exil qui devint un doux euphémisme. Il me déposa au quartier latin, Près du boulevard Saint Michel. Proche de l’hôtel Saint Séverin où je passai quelques jours. L’un de mes compatriotes m’ayant généreusement hébergé ensuite, le temps de trouver une piaule en banlieue en Val de Marne. J’y suis resté (…)
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ALGER (26)
26 juillet 2011, par La rédactionL’espoir est toujours là. Aube sans cesse renouvelée. La casbah, témoin privilégié d’événements hors pair. De Baba Arroudj à la bataille d’Alger. Et pourtant demeurée à l’état d’une misère galopante foudroyant ses habitants. Ce jour là, ils étaient nombreux. La rue, leur royaume. Le vote des pieds. Voix d’acier. Verbe trempé dans le phénol. Descendus de leur F² à dix personnes comme naguère les Chaouias des montagnes de l’Aurès. Leurs parents montèrent à l’assaut d’une capitale en proie à (…)
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ALGER (25)
24 juillet 2011, par La rédactionJe mourus ce jour là. Depuis, je meurs chaque jour un peu plus. Cupidité des blindés enragés. Mon sang ruisselle goutte à goutte. Patrie aux vertus insondables, n’as-tu pas été assez irriguée ? Mémoires courtes. Mes princes, avez-vous oublié le 8 mai 45 et le 1er novembre 54 ? Avez-vous à ce point muselé votre mémoire ? Quel mépris pour ses frères d’hier, tombés au champ d’honneur ! Conscience inconsciente jusqu’à annihiler toute lucidité. Folie meurtrière. En ce temps-là aussi, les balles (…)
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ALGER (24)
22 juillet 2011, par La rédactionOctobre. Déjà octobre. Le mois d’octobre approchait. Je ne me sentais plus le courage d’oublier les gamins qui, par leur chahut, ont permis à mon pays de sortir des ornières de la férule de la gérontocratie. Fussent-ils manipulés. Une récréation qui dura quelques jours. Du pouvoir par d’illégitimes héros qui, chemin faisant, continuent de propulser leurs enfants au faîte des institutions aménagées selon leur bon vouloir.
En ce mois d’octobre, je traînais avec moi mes années de douleur. (…) -
ALGER (23)
20 juillet 2011, par La rédactionJe passais alors des heures durant à contempler ma mère, à observer les multiples transformations au niveau des traits autrefois remarquablement tracés et merveilleusement sculptés en un visage resplendissant de santé. Triste destinée que de naître dans une famille pauvre, vivre misérablement toute une existence, travailler dur pour s’assurer un minimum vital et mourir en emportant dans la tombe maints projets et rêves longtemps couvés pourtant. Telle fut hélas la destinée de ma mère. Rongé (…)
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ALGER (22)
18 juillet 2011, par La rédactionIl fallait encore et toujours chasser le pessimisme qui commençait à me gagner ; les problèmes du chômage endémique qui touchait des milliers de jeunes et de la cherté de la vie n’étaient pas pour rassurer. Aussi, je pensais que chacun devait cultiver son jardin et l’arroser du mieux qu’il pouvait. Les idées reçues au cours de mon enfance et de mon adolescence avaient secrété des espoirs déçus ; ma vie d’adulte m’avait appris que le changement de vie n’était pas pour demain...
L’heure (…)